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une petite poesie.....
Auteur : Colombine307  
33/256

Date :    31-08-2023 21:25:14


LA GIRAFE

La girafe et la girouette,
Vent du sud et vent de l’est,
Tendent leur cou vers l’alouette,
Vent du nord et vent de l’ouest.

Toutes deux vivent près du ciel,
Vent du sud et vent de l’est,
À la hauteur des hirondelles,
Vent du nord et vent de l’ouest.

Et l’hirondelle pirouette
Vent du sud et vent de l’est,
En été sur les girouettes,
Vent du nord et vent de l’ouest.

L’hirondelle fait des paraphes,
Vent du sud et vent de l’est,
Tout l’hiver autour des girafes,
Vent du nord et vent de l’ouest.


Robert Desnos
Auteur : Colombine307  
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Date :    01-09-2023 22:15:28


Le Laboureur

Mars préside aux travaux de la jeune saison ;
À peine l'aube errante au bord de l'horizon
Teinte de pâle argent la mare solitaire,
Le laboureur, fidèle ouvrier de la terre,
Penché sur la charrue, ouvre d'un soc profond
Le sein toujours blessé, le sein toujours fécond.
Sous l'inflexible joug qu'un cuir noue à leurs cornes,
Les bœufs à l'œil sanglant vont, stupides et mornes,
Balançant leurs fronts lourds sur un rythme pareil.
Le soc coupe la glèbe et reluit au soleil,
Et dans le sol antique ouvert jusqu'aux entrailles
Creuse le lit profond des futures semailles...
Le champ finit ici près du fossé bourbeux ;
Le laboureur s'arrête, et dételant ses bœufs,
Un instant immobile et reprenant haleine,
Respire le vent fort qui souffle sur la plaine ;
Puis, sans hâte, touchant ses bœufs de l'aiguillon,
Il repart, jusqu'au soir, pour un autre sillon.

Albert Samain.

Auteur : Colombine307  
35/256

Date :    03-09-2023 21:34:02


L Avion

Pour s’élever de terre et voler dans les airs
Pour grimper vers le ciel azuré des conteurs
Il doit compter sur l’aide de ses puissants moteurs
Et sur l’art du pilote qui sait lire les compteurs

Les ailes déployées le bel oiseau rapace
S’affranchit de la terre et découvre l’espace
Il vole suivant des lignes comme une pointe de crayon
Et reflète le soleil qui lance des rayons

Ses ailes n’ont pas de plumes et sa tôle est en zinc
Il brille dans le ciel comme ferait une épingle
Pour rapprocher les hommes aux fragiles cœurs de verre

Il traverse la nue en lançant des éclairs
Tel un ruban flottant aux cheveux d’une femme
Il laisse dans le ciel comme un peu de son âme

Auteur : Colombine307  
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Date :    05-09-2023 21:22:22


Chaleur

Tout luit, tout bleuit, tout bruit,
Le jour est brûlant comme un fruit
Que le soleil fendille et cuit.

Chaque petite feuille est chaude
Et miroite dans l’air où rôde
Comme un parfum de reine-claude.

Du soleil comme de l’eau pleut
Sur tout le pays jaune et bleu
Qui grésille et oscille un peu.

Un infini plaisir de vivre
S’élance de la forêt ivre,
Des blés roses comme du cuivre.

Anna de Noailles
Auteur : Colombine307  
37/256

Date :    06-09-2023 12:11:04


Richesse

J’ai le bonheur fidèle
et le bonheur perdu :
j’ai l’un comme une rose,
l’autre comme une épine.
De ce qu’on m’a volé,
ne suis dépossédée :
j’ai le bonheur fidèle
et le bonheur perdu,
et suis riche de pourpre
et de mélancolie.
Ah ! quelle aimée est la rose
et quelle amante l’épine !
Tel le double contour
de deux fruits faux jumeaux,
j’ai le bonheur fidèle
et le bonheur perdu.
Auteur : Colombine307  
38/256

Date :    07-09-2023 22:38:23


Marine

L’Océan sonore
Palpite sous l’oeil
De la lune en deuil
Et palpite encore,

Tandis qu’un éclair
Brutal et sinistre
Fend le ciel de bistre
D’un long zigzag clair,

Et que chaque lame,
En bonds convulsifs,
Le long des récifs
Va, vient, luit et clame,

Et qu’au firmament,
Où l’ouragan erre,
Rugit le tonnerre
Formidablement.
Auteur : Colombine307  
39/256

Date :    08-09-2023 21:34:20


La bouture

Au temps où les plaines sont vertes,
Où le ciel dore les chemins,
Où la grâce des fleurs ouvertes
Tente les lèvres et les mains,

Au mois de mai, sur sa fenêtre,
Un jeune homme avait un rosier ;
Il y laissait les roses naître
Sans les voir ni s'en soucier ;

Et les femmes qui d'aventure
Passaient près du bel arbrisseau,
En se jouant, pour leur ceinture
Pillaient les fleurs du jouvenceau.

Sous leurs doigts, d'un précoce automne
Mourait l'arbuste dévasté ;
Il perdit toute sa couronne,
Et la fenêtre sa gaîté ;

Si bien qu'un jour, de porte en porte,
Le jeune homme frappa, criant :
« Qu'une de vous me la rapporte,
La fleur qu'elle a prise en riant ! »

Mais les portes demeuraient closes.
Une à la fin pourtant s'ouvrit :
« Ah ! Viens, dit en montrant des roses
Une vierge qui lui sourit ;

Je n'ai rien pris pour ma parure ;
Mais sauvant le dernier rameau,
Vois ! J'en ai fait cette bouture,
Pour te le rendre un jour plus beau. »
Auteur : Colombine307  
40/256

Date :    10-09-2023 21:35:22


À La Comète de 1861

Bel astre voyageur, hôte qui nous arrives
Des profondeurs du ciel et qu’on n’attendait pas,
Où vas-tu ? Quel dessein pousse vers nous tes pas ?
Toi qui vogues au large en cette mer sans rives,
Sur ta route, aussi loin que ton regard atteint,
N’as-tu vu comme ici que douleurs et misères ?
Dans ces mondes épars, dis ! avons-nous des frères ?
T’ont-ils chargé pour nous de leur salut lointain ?

Ah ! quand tu reviendras, peut-être de la terre
L’homme aura disparu. Du fond de ce séjour
Si son œil ne doit pas contempler ton retour,
Si ce globe épuisé s’est éteint solitaire,
Dans l’espace infini poursuivant ton chemin,
Du moins jette au passage, astre errant et rapide,
Un regard de pitié sur le théâtre vide
De tant de maux soufferts et du labeur humain.

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