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une petite poesie.....
Auteur : Colombine307  
121/293

Date :    19-06-2024 22:07:52


Orage

Oh ! que la nuit est lente !
De sa lueur tremblante,
Elle attriste l'amour.
J'entends gronder l'orage ;
Il trouble mon courage.
Ne reverront-ils pas le jour
Mes yeux voilés de pleurs d'amour ?

Délire où je me plonge,
Fuyez, jaloux mensonge ;
Pourquoi m'offrir en songe
La douleur dans l'amour ?
Ô moitié de mon âme,
Tes yeux, remplis de flamme,
Reviendront-ils, avec le jour,
Tarir enfin mes pleurs d'amour !

Mais la tardive aurore
Ne brille pas encore,
Et les yeux que j'adore
Sont fermés à l'amour.
L'orage en feu tourmente
Et la nuit et l'amante :
Ô toi, pour qui j'attends le jour,
Me paieras-tu mes pleurs d'amour ?

Marceline Desbordes-Valmore.

Auteur : Colombine307  
122/293

Date :    20-06-2024 13:54:01


Orage

C’est du soleil couchant que nous vient la menace
C’est le vent tout d’abord qui fait voir ses couleurs
Dans la ramure des saules d’émeraude tenace
Dans les feuilles glacées aux étranges lueurs.

Le ciel bleu fait son deuil, il noircit son visage
Les oiseaux se sont tus, une buse plane encore
Une pie malmenée blanchit le paysage
Quand le noir de son dos se fond dans le décor.

Puis le silence s’étend, le vent s’est fatigué
Les nuages à leur tour étalent leurs mantilles
Les voiles noirs assombrissent le verdâtre des prés
Quelques feuilles oubliées, se détachent, tombent en vrille

Ignorant l’existence des hommes qui la déchire.
La nature énervée déclenche sa fureur.
Elle fulmine, râle et gronde, refait le vent gémir.
Elle éclaire, crie, inonde, Elle subjugue nos peurs.

Sa colère est immense, Elle hurle sa démesure.
La pluie est violente, la grêle déchire la vie.
Le vent s’enroue d’ivresse, ébroue sa chevelure.
Les torrents s’écartèlent pour protéger leur lit.

Elle se calme tout à coup honteuse de ses éclats.
Elle tente un peu de bleu dans les noires nuées.
Demande l ’aide d’Hêlios, pour assécher ses pas,
Puis dessine l ’arc en ciel pour se faire pardonner


Patrick LAURAIN
Auteur : Colombine307  
123/293

Date :    22-06-2024 22:32:39


Le Bonheur

Pour apaiser l'enfant qui, ce soir, n'est pas sage,
Églé, cédant enfin, dégrafe son corsage,
D'où sort, globe de neige, un sein gonflé de lait.
L'enfant, calmé soudain, a vu ce qu'il voulait,
Et de ses petits doigts pétrissant la chair blanche
Colle une bouche avide au beau sein qui se penche.
Églé sourit, heureuse et chaste en ses pensers,
Et si pure de cœur sous les longs cils baissés.
Le feu brille dans l'âtre ; et la flamme, au passage,
D'un joyeux reflet rose éclaire son visage,
Cependant qu'au dehors le vent mène un grand bruit...
L'enfant s'est détaché, mûr enfin pour la nuit,
Et, les yeux clos, s'endort d'un bon sommeil sans fièvres,
Une goutte de lait tremblante encore aux lèvres.
La mère, suspendue au souffle égal et doux,
Le contemple, étendu, tout nu, sur ses genoux,
Et, gagnée à son tour au grand calme qui tombe,
Incline son beau col flexible de colombe ;
Et, là-bas, sous la lampe au rayon studieux,
Le père au large front, qui vit parmi les dieux,
Laissant le livre antique, un instant considère,
Double miroir d'amour, l'enfant avec la mère,
Et dans la chambre sainte, où bat un triple cœur,
Adore la présence auguste du bonheur.

Albert Samain.
Auteur : Colombine307  
124/293

Date :    23-06-2024 22:53:55


Tristesses de la lune


Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse ;
Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d'une main distraite et légère caresse
Avant de s'endormir le contour de ses seins,

Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l'azur comme des floraisons.

Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une larme furtive,
Un poète pieux, ennemi du sommeil,

Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme un fragment d'opale,
Et la met dans son coeur loin des yeux du soleil.


Charles Baudelaire

Auteur : Colombine307  
125/293

Date :    24-06-2024 21:02:13


Chaleur estivale

Sur la plage le parasol fermé pointe au firmament
Ma langue savoure les grains de sel sur mes lèvres moites
Mes pieds s’enfoncent dans le sable chaud
Le sommeil me guette
Le rêve m’attend
Le soleil grandit l’éternité de mes pensées.
Je répète jusqu’à l’hallucination les vers que tu as écrits pour moi,
une nuit à côté des étoiles.
Sous l’astre de l’été
je revis notre amour : colonne ivre du temple de l’éternité
Les saisons se succèdent
Et moi
je crois encore aux feux d’artifices.


Auteur : Colombine307  
126/293

Date :    25-06-2024 20:58:47


Un soir d’été

Le Rhin
Qui coule
Un train
Qui roule

Des nixes blanches
Sont en prière
Dans la bruyère

Toutes les filles
À la fontaine
J’ai tant de peine

J’ai tant d’amour
Dit la plus belle
Qu’il soit fidèle

Et moi je l’aime
Dit sa marraine
J’ai la migraine

À la fontaine
J’ai tant de haine

Guillaume Apollinaire
Auteur : Colombine307  
127/293

Date :    26-06-2024 16:34:18


Le chat sous la fenêtre

Le chat sous la fenêtre
soulève sa petite patte
pour pouvoir sortir
et ses yeux grands ouverts
qui cherchent des regards
pour qu’il puisse l’ouvrir

Le chat sous la fenêtre
tapote doucement
avec son coussinet
sur quelques marguerites
qui se reflètent sur la vitre
derrière une ombre bleutée

Le chat sous la fenêtre
observe les oiseaux,
et d’un coup sec
s’envole dans le ciel
pour attraper le papillon
qui a pu s’échapper

La chat sous la fenêtre
d’un coup a disparu

Alors je regarde une corbeille de cerises
posée sur le vieux banc cassé
La petite patte n’est plus là
Le papillon vole un peu plus loin
J’entends le son du beau ruisseau qui coule au pied de ma maison
il n’y a plus qu’un grand rayon de soleil
qui traverse la fenêtre
Et c’est bientôt l’été

Elodie Santos,
Auteur : Colombine307  
128/293

Date :    27-06-2024 21:04:48


La canicule

Même au-delà du seuil des extrêmes du temps,
Avec autant de grâce en fleur du crépuscule,
Sous la vive chaleur perlée au coeur des vents,
Jamais rien ne parut comme la canicule.

Saisissante fournaise aux effets désastreux
S'impose au fil des jours, laisse un pays fantôme.
L'air brûle sans haleine, embrasse un ciel cuivreux,
Berce un monde endormi que le parfum embaume.

La sécheresse inonde alors l'immensité,
Puis juste une étincelle, et les forêts s'embrasent,
Le vent souffle et propage encor le feu teinté
Dans une course folle, ouf ! les pompiers l'écrasent.

Cette lourde ambiance où l'air n'existe plus,
Devient pour les vieillards, un épuisant calvaire,
Seulement las de vivre en regrets superflus
Meurent dans le silence : un jugement sévère !

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