Après la découverte d’un jeune cinéaste belge avec Here en juillet, la confirmation, en août, avec le nouveau film d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu (21 nuits avec Pattie, Le Voyage aux pyrénées, Peindre ou faire l’amour), peut-être leur plus beau. Et dans les deux cas, deux œuvres dont se dégage une très grande humanité.

Nous sommes à Saint-Claude, dans le Jura. Aymeric retrouve Florence, une ancienne collègue, dans une soirée. Elle est enceinte de six mois et célibataire. Quand Jim naît, Aymeric est là et l’élève comme son fils. Mais, quelques années plus tard, Christophe, le père biologique de Jim réapparaît... Adapté du roman éponyme de Pierrick Bailly, le film part d’une trame qui aurait pu donner un mélo échevelé. Les cinéastes n’ont pas fait ce choix et cette histoire de paternité d’adoption n’en fait jamais trop et est traitée avec dignité et pudeur. Sans brutalité, sans excès (ici les choses se font et se défont toujours dans un rythme apaisant), le film impose douceur et simplicité mais sans jamais être mièvre. Pas de moquerie, pas de caricature ni de jugement, mais un immense amour des personnages (quels que soient leurs actes) et le portrait bouleversant d’un homme loyal et profondément bon. Un homme sage auquel Karim Leklou apporte son immense talent, sa profondeur et sa grande densité. Le Roman de Jim est un trésor dont on ressort ému, apaisé, grandi.