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une petite poesie.....
Auteur : Colombine307  
257/292

Date :    18-11-2024 11:17:38


Les chats

Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres ;
L’Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin ;

Leurs reins féconds sont pleins d’étincelles magiques,
Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin,
Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.


Charles Baudelaire
Auteur : Colombine307  
258/292

Date :    19-11-2024 22:12:29


Dans les bois

Au printemps l’oiseau naît et chante :
N’avez-vous pas ouï sa voix ?…
Elle est pure, simple et touchante,
La voix de l’oiseau – dans les bois !

L’été, l’oiseau cherche l’oiselle ;
Il aime – et n’aime qu’une fois !
Qu’il est doux, paisible et fidèle,
Le nid de l’oiseau – dans les bois !

Puis quand vient l’automne brumeuse,
il se tait… avant les temps froids.
Hélas ! qu’elle doit être heureuse
La mort de l’oiseau – dans les bois !

Auteur : Colombine307  
259/292

Date :    20-11-2024 14:42:14


Un oiseau s’envole

Un oiseau s’envole,
II rejette les nues comme un voile inutile,
II n’a jamais craint la lumière,
Enfermé dans son vol
II n’a jamais eu d’ombre.

Coquilles des moissons brisées par le soleil.
Toutes les feuilles dans les bois disent oui,
Elles ne savent dire que oui,
Toute question, toute réponse
Et la rosée coule au fond de ce oui.

Un homme aux yeux légers décrit le ciel d’amour.
Il en rassemble les merveilles
Comme des feuilles dans un bois,
Comme des oiseaux dans leurs ailes
Et des hommes dans le sommeil.

Paul Eluard
Auteur : Colombine307  
260/292

Date :    21-11-2024 17:56:39


L’oiseau

Mais lors voici qu’un oiseau chante,
Dans une pauvre cage en bois,
Mais lors voici qu’un oiseau chante
Sur une ville et tous ses toits,

Et qu’il dit qu’on le voit le monde
Et sur la mer la pluie tomber,
Et des voiles s’en aller rondes,
Sur l’eau si loin qu’on peut aller.

Puis voix dans l’air plus haut montée,
Alors voici que l’oiseau dit
Que tout l’hiver s’en est allé
Et qu’on voit l’herbe qui verdit,

Et sur les chemins la poussière
Déjà, et les bêtes aussi,
Et toits fumant dans la lumière
Que l’on dirait qu’il est midi,

Et puis encore sa voix montée,
Que l’air est d’or et resplendit,
Et puis le bleu du ciel touché
Qu’il est ouvert le paradis.


Auteur : Colombine307  
261/292

Date :    22-11-2024 20:53:34


Porc

Du soleil sur le dos, du soleil sur le ventre,
La tête grosse et immobile
Comme un canon,
Le porc travaille.

Paul Eluard
Auteur : Colombine307  
262/292

Date :    23-11-2024 21:43:58


Poule I

Hélas! ma soeur, bête bête,
Ce n’est pas à cause de ton chant,
De ton chant pour l’oeuf
Que l’homme te croit bonne.

Paul Eluard
Auteur : Colombine307  
263/292

Date :    24-11-2024 21:06:27


Le droit à la parole

Douces bêtes de colère
Douces bêtes délaissées
Une main vous désaltère
De toutes soifs à venir

Une feuille en tombant vous donne
Un aperçu de la beauté
Et se glissant sous votre épaule
Vous n’êtes plus tout à fait seules

Mais nul ne croit que vous gardez
Par déférence pour les hommes
Un silence qui convient mieux
À la tristesse de nos cœurs

Vous avez des conciliabules
Avec le foin qui ne ment pas
Vous épousez les paraboles
Du chardon du trèfle incarnat

Sais-je les contes que vous faites
À l’églantier des chemins bleus
Quel amour vous portez en tête
Qui fait que vous baissez les yeux

Mais quand surgi d’un rêve d’aube
Votre visage m’apparaît
Plus lumineux que le mien n’est
Je suis sensible à vos reproches.

Auteur : Colombine307  
264/292

Date :    25-11-2024 20:41:12


La mer

Loin des grands rochers noirs que baise la marée,
La mer calme, la mer au murmure endormeur,
Au large, tout là-bas, lente s’est retirée,
Et son sanglot d’amour dans l’air du soir se meurt.

La mer fauve, la mer vierge, la mer sauvage,
Au profond de son lit de nacre inviolé
Redescend, pour dormir, loin, bien loin du rivage,
Sous le seul regard pur du doux ciel étoilé.

La mer aime le ciel : c’est pour mieux lui redire,
À l’écart, en secret, son immense tourment,
Que la fauve amoureuse, au large se retire,
Dans son lit de corail, d’ambre et de diamant.

Et la brise n’apporte à la terre jalouse,
Qu’un souffle chuchoteur, vague, délicieux :
L’âme des océans frémit comme une épouse
Sous le chaste baiser des impassibles cieux.

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