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une petite poesie.....
Auteur : Colombine307  
233/293

Date :    25-10-2024 22:06:19


L Automne

L'azur n'est plus égal comme un rideau sans pli.
La feuille, à tout moment, tressaille, vole et tombe ;
Au bois, dans les sentiers où le taillis surplombe,
Les taches de soleil, plus larges, ont pâli.

Mais l'œuvre de la sève est partout accompli :
La grappe autour du cep se colore et se bombe,
Dans le verger la branche au poids des fruits succombe,
Et l'été meurt, content de son devoir rempli.

Dans l'été de ta vie enrichis-en l'automne ;
Ô mortel, sois docile à l'exemple que donne,
Depuis des milliers d'ans, la terre au genre humain ;

Vois : le front, lisse hier, n'est déjà plus sans rides,
Et les cheveux épais seront rares demain :
Fuis la honte et l'horreur de vieillir les mains vides.

René-François Sully Prudhomme.

Auteur : Colombine307  
234/293

Date :    26-10-2024 04:15:22


Le coffret de santal’

L'automne fait les bruits froissés
De nos tumultueux baisers.

Dans l'eau tombent les feuilles sèches
Et sur ses yeux, les folles mèches.

Voici les pèches, les raisins,
J'aime mieux sa joue et ses seins.

Que me fait le soir triste et rouge,
Quand sa lèvre boudeuse bouge ?

Le vin qui coule des pressoirs
Est moins traître que ses yeux noirs.

Charles Cros.

Auteur : Colombine307  
235/293

Date :    27-10-2024 04:25:38


Brise marine

La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l’ancre pour une exotique nature !
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,
Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots …
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots !
Auteur : Colombine307  
236/293

Date :    28-10-2024 20:47:52


Octobre

Octobre est doux. — L'hiver pèlerin s'achemine
Au ciel où la dernière hirondelle s'étonne.
Rêvons... le feu s'allume et la bise chantonne.
Rêvons... le feu s'endort sous sa cendre d'hermine.

L'abat-jour transparent de rose s'illumine.
La vitre est noire sous l'averse monotone.
Oh ! le doux « remember » en la chambre d'automne,
Où des trumeaux défunts l'âme se dissémine.

La ville est loin. Plus rien qu'un bruit sourd de voitures
Qui meurt, mélancolique, aux plis lourds des tentures...
Formons des rêves fins sur des miniatures.

Vers de mauves lointains d'une douceur fanée
Mon âme s'est perdue ; et l'Heure enrubannée
Sonne cent ans à la pendule surannée...

Albert Samain.
Auteur : Colombine307  
237/293

Date :    29-10-2024 05:01:32


Montagne

Il y avait dans la montagne
Un bleu très tendre qui dormait.
Il sortit du lit, s’étira
Et prit la forme d’une cloche

A fleur de roche il s’est ouvert,
Ouvert à fleur de campanule.
Parfois l’abeille s’aventure
Dans cet azur près du battant.

Des s½urs plus jeunes se balancent,
Le bleu du ciel en fait le tour.
O vieux sapin, votre abat-jour
Ne rabattra pas les cadences,

Pas plus que le vent ne pourrait
Couper le vol des perdrix blanches,
Flocons nuageux qui se penchent
Vers la neige et le sourcelet.

Pierre MENANTEAU
Auteur : Colombine307  
238/293

Date :    30-10-2024 07:21:43


Voyageurs

Quelqu’un venu de loin
s’avançait
homme ou femme
dans un sfumato de chagrin
monté sur un cheval
à la robe peinte
par Soulages
une couleur qui va si bien
à son chagrin
Soudain l’homme est la femme
grain de sable
parmi d’autres grains
double d’hier
d’aujourd’hui
et de demain
Auteur : Colombine307  
239/293

Date :    31-10-2024 21:56:39


Dans l’interminable …

Dans l’interminable
Ennui de la plaine,
La neige incertaine
Luit comme du sable.

Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune,
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.

Comme des nuées
Flottent gris les chênes
Des forêts prochaines
Parmi les buées.

Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.

Corneille poussive
Et vous, les loups maigres,
Par ces bises aigres
Quoi donc vous arrive ?

Dans l’interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable.


Paul. Verlaine
Auteur : Colombine307  
240/293

Date :    01-11-2024 22:01:06


Tristesses de la lune

Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse ;
Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d'une main distraite et légère caresse
Avant de s'endormir le contour de ses seins,

Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l'azur comme des floraisons.

Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une larme furtive,
Un poète pieux, ennemi du sommeil,

Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme un fragment d'opale,
Et la met dans son coeur loin des yeux du soleil.

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