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une petite poesie.....
Auteur : Colombine307  
177/262

Date :    25-07-2025 04:30:15


Bouche usée

Le rire tenait sa bouteille
À la bouche riait la mort
Dans tous les lits où l’on dort
Le ciel sous tous les corps sommeille

Un clair ruban vert à l’oreille
Trois boules une bague en or
Elle porte sans effort
Une ombre aux lumières pareille

Petite étoile des vapeurs
Au soir des mers sans voyageurs
Des mers que le ciel cruel fouille

Délices portées à la main
Plus douce poussière à la fin
Les branches perdues sous la rouille.

Paul Eluard
Auteur : Colombine307  
178/262

Date :    25-07-2025 21:32:44


Denise disait aux merveilles :

Le soir traînait des hirondelles. Les hiboux
Partageaient le soleil et pesaient sur la terre
Comme les pas jamais lassés d’un solitaire
Plus pâle que nature et dormant tout debout.

Le soir traînait des armes blanches sur nos têtes.
Le courage brûlait les femmes parmi nous,
Elles pleuraient, elles criaient comme des bêtes,
Les hommes inquiets s’étaient mis à genoux.

Le soir, un rien, une hirondelle qui dépasse,
Un peu de vent, les feuilles qui ne tombent plus,
Un beau détail, un sortilège sans vertus
Pour un regard qui n’a jamais compris l’espace.

Paul Eluard,
Auteur : Colombine307  
179/262

Date :    26-07-2025 18:11:35


Cheval

Cheval seul, cheval perdu,
Malade de la pluie, vibrant d’insectes,
Cheval seul, vieux cheval.

Aux fêtes du galop,
Son élan serait vers la terre,
Il se tuerait.

Et, fidèle aux cailloux,
Cheval seul attend la nuit
Pour n’être pas obligé
De voir clair et de se sauver.

Paul Eluard,
Auteur : Colombine307  
180/262

Date :    27-07-2025 16:54:13


Certitude

Si je te parle c’est pour mieux t’entendre
Si je t’entends je suis sûr de te comprendre

Si tu souris c’est pour mieux m’envahir
Si tu souris je vois le monde entier

Si je t’étreins c’est pour me continuer
Si nous vivons tout sera à plaisir

Si je te quitte nous nous souviendrons
En te quittant nous nous retrouverons.

Paul Eluard
Auteur : Colombine307  
181/262

Date :    28-07-2025 17:28:18


Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome

Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome
Et rien de Rome en Rome n’aperçois,
Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois,
Et ces vieux murs, c’est ce que Rome on nomme.

Vois quel orgueil, quelle ruine et comme
Celle qui mit le monde sous ses lois,
Pour dompter tout, se dompta quelquefois,
Et devint proie au temps, qui tout consomme.

Rome de Rome est le seul monument,
Et Rome Rome a vaincu seulement.
Le Tibre seul, qui vers la mer s’enfuit,

Reste de Rome. Ô mondaine inconstance !
Ce qui est ferme est par le temps détruit,
Et ce qui fuit au temps fait résistance.

Joachim du Bellay,
Auteur : Colombine307  
182/262

Date :    29-07-2025 22:50:23


Celle qui n’a pas la parole

Les feuilles de couleur dans les arbres nocturnes
Et la liane verte et bleue qui joint le ciel aux arbres,
Le vent à la grande figure
Les épargne. Avalanche, à travers sa tête transparente
La lumière, nuée d’insectes, vibre et meurt.
Miracle dévêtu, émiettement, rupture
Pour un seul être.
La plus belle inconnue
Agonise éternellement.
Étoiles de son cœur aux yeux de tout le monde.

Paul Eluard,
Auteur : Colombine307  
183/262

Date :    30-07-2025 16:49:22


Certitude

Si je te parle c’est pour mieux t’entendre
Si je t’entends je suis sûr de te comprendre

Si tu souris c’est pour mieux m’envahir
Si tu souris je vois le monde entier

Si je t’étreins c’est pour me continuer
Si nous vivons tout sera à plaisir

Si je te quitte nous nous souviendrons
En te quittant nous nous retrouverons.

Paul Eluard
Auteur : Colombine307  
184/262

Date :    31-07-2025 23:10:37


Baiser

Quand ton col de couleur rose
Se donne à mon embrassement
Et ton oeil languit doucement
D’une paupière à demi close,

Mon âme se fond du désir
Dont elle est ardemment pleine
Et ne peut souffrir à grand’peine
La force d’un si grand plaisir.

Puis, quand s’approche de la tienne
Ma lèvre, et que si près je suis
Que la fleur recueillir je puis
De ton haleine ambroisienne,

Quand le soupir de ces odeurs
Où nos deux langues qui se jouent
Moitement folâtrent et nouent,
Eventent mes douces ardeurs,

Il me semble être assis à table
Avec les dieux, tant je suis heureux,
Et boire à longs traits savoureux
Leur doux breuvage délectable.

Si le bien qui au plus grand bien
Est plus prochain, prendre on me laisse,
Pourquoi me permets-tu, maîtresse,
Qu’encore le plus grand soit mien?

As-tu peur que la jouissance
D’un si grand heur me fasse dieu?
Et que sans toi je vole au lieu
D’éternelle réjouissance?

Belle, n’aie peur de cela,
Partout où sera ta demeure,
Mon ciel, jusqu’à tant que je meure,
Et mon paradis sera là.

JOACHIM DU BELLAY

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